Olympiades
Description
Réhabiliter deux des tours du quartier des Olympiades, c’est confronter la démesure d’un projet architectural et urbain à l’échelle domestique inhabituelle d’un immeuble de plus de 30 étages. Le quartier est dominé par huit tours de logement : six tours en accession dont les façades de béton ciselées font l’objet de rénovations patrimoniales et deux tours de logement social surnommées tours « code-barre » en raison de la verticalité de leurs façades. Moins belles, elles occupent pourtant le cœur du quartier.
Fonctionnant par deux dans le système urbain de la dalle, Anvers et Londres sont aussi deux sœurs quasi jumelles – à un étage de haut et une trame de long près – qu’il est convenu de déconsidérer par rapport aux tours Holley sous couvert de l’ambition architecturale moindre dont elles ont fait l’objet au moment de leur construction. En cherchant les leviers à notre disposition pour revaloriser l’image de ces tours, il nous est apparu évident que l’exploration architecturale de cette gémellité pouvait renouveler leur relation avec les tours Holley.
11 000 personnes habitent dans le quartier des Olympiades, soit environ 7% de la population du 13e arrondissement et les tours Anvers et Londres comptent à elles deux 585 logements. L’ampleur de ces chiffres occulterait presque la vision de l’échelle domestique. Pourtant, rénover ces immeubles est d’abord un enjeu de confort et de qualité de vie pour chacun de ces 585 ménages. La qualité des parcours et le confort des logements sont donc au cœur du projet.
Il a été essentiel en premier lieux d’apprécier la valeur des deux tours. Un tel projet de réhabilitation donne une occasion unique de revisiter l’image des bâtiments et la tentation d’y apporter un changement radical peut-être grande, mais nous pensons que ce projet porte également la responsabilité de ne pas dénaturer un repère urbain structurant pour la vie du quartier. Le projet s’est donc développé dans l’interstice qui s’ouvrait entre volonté de changement et recherche de permanence, animé par la volonté de transmettre aux prochaines décennies des bâtiments engagés pour la qualité architecturale et le confort des habitants.
Façades : par-delà la banalité
A première vue, les façades des deux tours sont d’une grande simplicité, mais à y regarder de plus près, chaque élément est toujours un peu plus compliqué qu’il aurait pu l’être comme en témoignent les épines courbes des panneaux pleins ou le léger fruit des allèges et des linteaux.
En explorant les détails qui font l’identité de ces bâtiments, nous nous sommes vite posé la question de la justification de l’ITE qui allait avaler toutes les qualités des façades existantes. Les études thermiques ont démontré qu’il était encore possible de défendre, comme sur les tours Holley, la qualité des matériaux bruts, la modénature des éléments qui composent la façade et les ombres qu’ils projettent.
Reconnaître la valeur sculpturale des panneaux bétons a donc été la première étape du projet. Nous nous sommes ensuite attardés sur ce qui pouvait changer pour apporter une nouvelle identité à ces tours sur le contraste que nous allions créer entre éléments conservés et éléments projetés.
Rapports aux sols
Notre analyse des deux tours a identifié un sujet d’amélioration important sur leur relation au sol. Les tours Anvers et Londres sont ancrées à deux niveaux : un sol aérien au niveau de la dalle et un sol de la rue en infrastructure. Le traitement du socle est donc un sujet architectural à deux facettes au milieu duquel la dalle se positionne comme un miroir entre monde voiture et monde piéton.
Au niveau de la dalle, les tours Anvers et Londres ont quelque chose d’inachevé. La répétition des étages courant s’arrête brutalement au-dessus de larges portiques au profil accidenté. L’affirmation de l’échelle et de l’horizontalité du socle est une des étapes clés du projet et une de nos interventions les plus franches sur la composition des façades. Nous sommes allés puiser dans la noblesse et la simplicité des socles des tours Holley pour redessiner le creusement du rez-de-dalle et apporter une meilleure lisibilité de l’échelle du pied d’immeuble qui prend une importance toute particulière dans le cas d’une tour de 30 étages. Le profil de cet habillage en inox brossé a été épuré pour mettre en valeur la transparence des halls et des différents locaux.
Programme
Rénovation énergétique
Maître d’ouvrage
Paris Habitat OPH
Équipe
Atelier Tequi Architectes
ITAR Architectures
VES
GTM Bâtiment
VES
IPS